Mélanges de littérature et de politique

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Société Belge de Librairié, 1838 - 402 pages
 

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Popular passages

Page ii - J'ai défendu quarante ans le même principe : liberté en tout : en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique; et par liberté j'entends le triomphe de l'individualité, tant sur l'autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité.
Page 224 - Nous n'envisageons guère en France la superstition que de son côté ridicule. Elle a cependant ses racines dans le cœur de l'homme , et la philosophie elle-même , lorsqu'elle s'obstine à n'en pas tenir compte , est superficielle et présomptueuse. La nature n'a point fait de l'homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peupler, et n'ayant , avec tout ce qui n'est pas de son espèce , que les rapports arides et fixes que l'utilité l'invile à établir entre eux et...
Page 56 - Ce n'est qu'à l'époque de ce qu'on a nommé leur défaite, que les femmes commencent à avoir un but précis, celui de conserver l'amant pour lequel elles ont fait ce qui doit leur sembler un grand sacrifice. Les hommes, au contraire, à cette même époque , cessent d'avoir un but : ce qui en était un pour eux leur devient un lien.
Page 225 - Il n'ya personne, je le pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d'étoiles, n'ait éprouvé une sorte d'émotion qu'il lui était impossible d'analyser ou de définir.
Page 249 - France et à lui-même, je veux dire le désir d'imiter Louis XIV, comme si ce n'eût pas été descendre au lieu de monter, était, dans les lettrés qui aspiraient à ses faveurs une complaisance intéressée à la fois et vaniteuse ; car en obéissant au nouveau Louis XIV, ils se croyaient les égaux des grands hommes qui avaient encensé l'ancien. De la sorte, les règles du théâtre, comme l'étiquette de la cour, paraissaient partie obligée du cortège impérial.
Page 233 - ... est à la fois la dame et la ménagère du château. Elle lui répond à demi-voix qu'il n'en reste plus qu'une seule cruche qu'elle a réservée pour lui. Aucune tournure poétique ne permettrait de transporter ce détail sur notre théâtre; l'emphase des paroles ne ferait que gâter le naturel de la situation, et ce qui est touchant en allemand ne serait en français que ridicule. Il me semble néanmoins facile de concevoir, malgré nos habitudes contraires, que ce trait, emprunté de la vie...
Page 130 - A leurs amplifications, plus ou moins éloquentes, sur l'état des tribus non policées, que l'un d'eux proclame souverainement libres, parce qu'elles sont sans patrie, sans lois, et ne vivent que de rapines; que l'autre admire, parce qu'elles errent dans les forêts, sans autre guide que le vent et le soleil, sans autre provision qu'un arc et des flèches; que le troisième dit aussi heureuses que le permet la nature, parce qu'elles cousent leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes...
Page ii - ... par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité. Le despotisme n'a aucun droit. La majorité a celui de contraindre la minorité à respecter l'ordre : mais tout ce qui ne trouble pas l'ordre, tout ce qui n'est qu'intérieur , comme l'opinion ; tout ce qui , dans la manifestation de l'opinion , ne nuit pas à autrui , soit en provoquant des...
Page 150 - En effet, il ya dans la contemplation du beau, en tout genre, quelque chose qui nous détache de nous-mêmes, en nous faisant sentir que la perfection vaut mieux que nous, et qui, par cette conviction, nous inspirant un désintéressement momentané, réveille en nous la puissance du sacrifice, qui est la source de toute vertu.
Page 316 - ... de la tombe une vie plus importante, par sa durée éternelle, que toutes les félicités de la terre, elle se conciliait tous ceux qui avaient conservé le sentiment de la dignité humaine. En proclamant une révélation immédiate, une communication directe avec la Divinité , et une succession d'inspirations obtenues par la foi et la prière, et accompagnées de forces surnaturelles, elle plaisait à ceux que la soif du merveilleux et le nouveau platonisme avaient accoutumés à désirer un...

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