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CHEZ GIGUET ET MICHAUD, IMPRIM.-LIBRAIRES,
RUE DES BONS-ENFANTS, No. 34.

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PRÉFACE.

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L'AUTEUR de ce poëme ne se dissimule toutes les haines que doit lui attirer sa publication. Il attaque un million de propriétaires illégitimes et de spoliateurs barbares. Aucun regret ni aucun ressentiment personnels n'ont conduit sa plume; il ne s'est jamais permis aucune satire, n'a répondu à aucune; et, quand il a réfuté quelques critiques de ses ouvrages, c'était moins pour les justifier, que pour dissiper quelques préjugés littéraires, ou pour répandre quelques principes de goût trop méconnus. Il opposera la même impassibilité au déchaînement dont on le menace: il ne peut effrayer celui qui, sous les couteaux de Robespierre, lui refusa un hymne pour l'Être suprême qu'outrageaient

ses hommages, que calomniait son existence, et qu'a trop tard justifié son supplice.

Si l'on avait réuni les voix de ceux dont il défend la cause, peut-être cet ouvrage n'aurait point vu le jour; mais un homme, profondément indigné de l'injustice, ne consulte ni les oppresseurs, ni les opprimés; il écoute l'humanité et la justice. A ces motifs s'est joint le souvenir ineffaçable de ce qu'il doit à ses augustes bienfaiteurs: il a voué à leur mémoire le respect qu'il eut pour eux dans les temps de leur prospérité, et qu'il leur a fidèlement conservé dans leur infortune: rien ne meurt pour les cœurs reconnaissants.

Ce poëme n'est pas, comme on pourrait se l'imaginer, un ouvrage purement de circonstance. L'auteur, dans le PREMIER CHANT, peint la pitié exercée par les particuliers envers les animaux, les serviteurs, les parents, les amis, et indistinctement tous les êtres à qui leurs malheurs et leurs besoins donnent

des droits à la pitié des ames sensibles. Il contient deux épisodes d'un genre et d'un caractère différents: dans l'un, l'auteur a peint, avec des couleurs plus sombres et d'une manière plus énergique, les misères de la ville; dans l'autre, avec des teintes plus douces, la misère des campagnes où elle se montre moins effrayante et moins hideuse. Le lieu même de la scène demandait un ton différent. De ces deux épisodes, l'un est un fait réel, assez intéressant pour que le célèbre Danloux se soit proposé, d'après la lecture que l'auteur lui en a faite, de lui consacrer l'admirable talent qui a rendu si touchant son beau tableau de la Vestale, auquel toute l'Angleterre a couru. Le second épisode est tout entier d'imagination.

Le SECOND CHANT a pour objet la pitié des gouvernements, exercée dans les établissements publics de justice et de charité, dans les prisons, dans les hôpitaux civils ou mili

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