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affecterait trois bourses nouvelles pour les consistoires d'Alger, d'Oran et de Constantine, qu'il importe tant de rattacher à la France en portant les lumières de la civilisation parmi la population israélite de l'Algérie.

On réclame aussi une bourse pour le consistoire, nouvellement formé, du Saint-Esprit. Ainsi les bourses seraient au nombre de treize et portées à 800 fr., quand les élèves seraient à Paris.

Nul élève ne devrait être admis à l'école de haut enseigneinent, à partir de 1856, s'il n'était porteur d'un diplôme de bachelier ès-lettres, et s'il ne justifiait qu'il possède les principes de la langue hébraïque et qu'il est en état de traduire le Talmud.

Il paraît que cinq professeurs seraient nécessaires : Un directeur, en même temps professeur de Talmud. . .

Trois professeurs à 3,000 fr. pour l'enseignement du dogme, de l'histoire sacrée, de l'hébreu, de l'Écriture sainte, de la littérature et de la philosophie. Et un professeur de chant.

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Total. .

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4,500 f.

9,000 f.

500 f.

14,000 f.

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Le comité émet le vœu que cette institution soit réalisée pour l'exercice 1849; que des examens de licencié et de docteur y soient subis publiquement pour les places de rabbins communaux et de grands rabbins, et que les places de professeurs soient données au concours.

CHAPITRE XII.

Des Pensions de retraite pour les Prêtres âgés ou infirmes.

Pour donner à notre livre tout l'intérêt, toute l'étendue et toute l'exactitude que la gravité du sujet comporte, nous ne saurions mieux faire, avant d'aborder la discussion qui s'est engagée sur la création de caisses de retraite pour les prêtres âgés ou infirmes, que de mettre sous les yeux de nos lecteurs les considérations pleines d'intérêt que Mgr l'évêque de Langres a présentées au comité, qui ont été publiées dans l'Ami de la Religion, du 26 octobre 1848, et qu'il nous a autorisés à reproduire ici.

« Un projet de caisse de retraite, dit le savant prélat, en faveur du clergé du second ordre a été soumis aux discussions du comité des cultes, à l'occasion du budget et spécialement de l'allocation annuelle destinée à secourir les prêtres âgés ou infirmes. On y a d'ailleurs été porté par la considération que les évêques ont eu jusqu'à présent une retraite comme chanoines de Saint-Denis, et que, dans la supposition même où ce titre, jusqu'ici purement légal, serait supprimé, le gouvernement est disposé à convertir en pensions la somme précédemment affectée à cette partie du service de la basilique 1. Ajoutons que les vicaires-généraux, après cinq ans d'exercice, ont droit, en vertu de l'ordonnance du 29 septembre 1824, à un secours annuel de 1,500 fr.; ce qui peut être encore considéré

La pension des évêques ne pouvant pas être prisc sur une œuvre diocésaine, puisqu'un évêque quitte son diocèse par le fait même de sa retraite, le comité a pensé qu'il y serait pourvu par des mesures spéciales, soit en conservant le titre de chanoine-évêque, soit en affectant, au moins en partie, à des pensions proprement dites, le chiffre précédemment porté pour cet objet au chapitre du budget relatif à l'église monumentale de Saint-Denis.

comme une sorte de retraite, éventuelle, il est vrai, par la forme dans laquelle elle est accordée, mais qui toutefois a été régulièrement servie depuis vingt-quatre ans. Mais en dehors de ce qui regarde les évêques et les vicaires-généraux, le gouvernement n'a rien fait jusqu'ici pour assurer des moyens d'existence aux membres du clergé obligés par leur âge ou leurs infirmités de quitter leurs saintes fonctions.

« Il s'est borné à faire voter un fonds de secours, qu'il applique annuellement par petites sommes aux prêtres âgés ou infirmes qui lui sont indiqués par les évêques.

« Il est évident qu'en soi cet ordre de choses présente un contraste susceptible de blâme, puisque l'avenir des pasteurs qui reçoivent le traitement le plus modique est moins assuré que celui des dignitaires de l'Église dont les fonctions sont moins médiocrement rétribuées. Sans doute il ne serait pas impossible de prouver que les vicaires-généraux et même les évêques, à raison de leurs charges, ne peuvent pas plus faire d'économies que les desservants; mais il n'en est pas moins vrai qu'il y a ici, en ce qui regarde les ecclésiastiques de tout ordre sortis de leurs fonctions rétribuées, une inégalité de garanties, qui afflige la délicatesse chrétienne des uns et qui révolte le sentiment démocratique des autres.

<< Dans un comité placé naturellement sous l'empire de cette double disposition, il était donc impossible qu'on ne se livrât pas avec un vif intérêt à l'étude de cette importante question N'y aurait-il pas moyen d'assurer au clergé du second ordre une caisse de retraite?

« Dès le début de la discussion, et pour l'empêcher autant que possible de s'égarer, nous avons dû présenter au comité des observations fondamentales: 1° sur la différence de situation, en ce qui regarde la retraite, entre les prêtres et les fonctionnaires civils; 2° sur les ressources par lesquelles on a pourvu jusqu'ici aux besoins des prêtres admis à la retraite ; 3o sur les devoirs des évêques à cet égard.

« Sur le premier point, nous avons fait observer d'abord que si rien n'empêche le fonctionnaire civil, même quand il

est plein de force et de santé, de prendre sa retraite dès que bon lui semble, il n'en est pas ainsi du prêtre, qui, une fois engagé dans la milice sainte, se doit tout entier au service de l'Église, et ne peut rentrer dans le repos de la vie privée que lorsque d'une part il croit avoir des raisons légitimes de cesser les fonctions de son ministère, et que d'autre part son évêque a jugé ces raisons suffisantes.

« Nous avons fait remarquer ensuite qu'un fonctionnaire civil, quelle que soit d'ailleurs sa fortune, peut, en toute conscience, recevoir pour lui-même et transmettre aux siens le produit de sa pension de retraite, comme toutes ses autres propriétés, tandis qu'un prêtre ne peut pas disposer arbitrairement de ses revenus ecclésiastiques; qu'il lui est défendu d'en enrichir sa famille, et que, spécialement en ce qui concerne les pensions de retraite, le prêtre ne peut les recevoir que pour ses besoins, surtout quand elles sont alimentées, au moins en partie, par des retenues faites sur le traitement de ses confrères, ou par les dons et legs de la charité publique.

« Sur le second point, nous avons parlé de l'existence et de l'organisation des caisses diocésaines. Ces caisses sont en trèsgrande partie le produit des offrandes annuelles et volontaires du clergé diocésain. Ces offrandes sont assez généralement de 10 fr. pour le plus grand nombre des prêtres; les vicairesgénéraux et les curés des grosses paroisses versent ordinairement une somme plus forte. Une administration régulière est chargée de recueillir et de distribuer ces secours. En les combinant avec les autres secours éventuels et personnels obtenus chaque année du gouvernement, on s'efforce de pourvoir ainsi à tous les besoins. Il est bien vrai que, si on en excepte quelques-unes qui déjà possèdent quelques modestes capitaux, rien n'est positivement, rien n'est matériellement assuré dans le revenu de ces caisses.

<< Mais d'abord on a demandé : Qu'est-ce qui est assuré en ce monde, aujourd'hui surtout? On a dit ensuite que le bon prêtre s'inquiète peu de l'avenir, et qu'il aime à recevoir des mains de la Providence son pain quotidien.

« Bornons-nous à répondre que jusqu'à présent ces caisses ont suffi; que si plus tard elles ne suffisaient pas, on ferait selon les besoins un appel à la charité des prêtres et des fidèles, et que le gouvernement ne se refusera jamais à faire voter, comme conséquence du budget des cultes, des suppléments de crédit pour des nécessités aussi respectables.

« Toutefois nous ne perdrons pas de vue que ces secours ont en eux-mêmes quelque chose de précaire, et que, aux yeux d'une prudence humaine, mais légitime, des pensions de retraite, qui constituent un véritable droit, offrent plus d'assurance.

<< Enfin, sur le troisième point, nous avons exposé cette vérité, qui appartient à la doctrine catholique, que l'évêque est personnellement obligé de pourvoir, ou directement ou indirectement, à tous les besoins de tous les prêtres faisant partie du clergé de son diocèse, dans quelque situation hiérarchique ou canonique qu'ils se trouvent, même si par malheur l'un d'eux était frappé de censures. Ces besoins sont bien divers, quelquefois bien secrets. L'évêque est sans contredit celui qui les connaît le plus facilement et le mieux, ou par lui-même ou par ceux qui l'entourent. Avec les caisses diocésaines telles qu'elles subsistent, il peut, comme il le doit, y pourvoir dans des proportions diverses, selon la diversité des besoins. Si à la place de ces caisses on lui proposait un système qui le mît dans l'impossibilité de remplir ce devoir sacré de sa charge, il devrait s'y refuser. D'autre part, il est bien à considérer que pour assurer légalement, par le moyen d'une retenue sur leur traitement, une pension de retraite à tous les prêtres, le concours de la volonté et même de l'autorité des évêques est indispensable.

« Pour s'en convaincre, il suffit de remarquer que les traitements ecclésiastiques ne sont pas tous versés par l'État; que, indépendamment des grands-vicaires et des chanoines, des curés et des desservants, il y a des aumôniers de communauté et des directeurs de séminaires, il y a des chapelains, il y a tous les vicaires des villes au-dessus de 5,000 âmes, qui reçoivent leurs moyens d'existence de toute autre

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