Correspondance avec madame d'Épinay, madame Necker, madame Geoffrin, etc., Diderot, Grimm, D'Alembert, De Sartine, D'Holbach, etc, Volume 2

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Page 467 - ... ne saurait être incrédule, et celle qui peut l'être, n'en saurait soutenir l'effort que dans la plus grande force et jeunesse de son âme. Si l'âme vieillit, quelque croyance reparait.
Page 422 - Don Quichotte. On suppose un bon bourgeois de province qui s'est mis en tête de rétablir l'ancienne philosophie, l'ancienne musique, la gymnastique, etc. Il se croit Socrate : il a pris son barbier, dont il a fait Platon (c'est le Sancho Pança) ; sa femme est acariâtre et le bat toujours : ainsi c'est une Xantippe.
Page 458 - Puisque vous l'êtes de ma meilleure santé, je vous dirai qu'élit' chemine vers la robusticité, et pour vous donner du nouveau, j'ajouterai que je me remets, non à travailler, mais à penser; et si ce bon état dure, je ne désespère pas de pouvoir continuer mes dialogues sur l'éducation.
Page 652 - Quelque respect que nous ayons pour les lumières du sublime abbé, nous sommes fort tenté de n'être pas tout à fait de son avis. Les grands hommes ont presque toujours été mieux appréciés par la postérité que par leur propre siècle, témoin Homère, Milton, Galilée, Descartes, et tant d'autres. La raison en est simple : un grand homme ne l'est qu'autant qu'il est vraiment supérieur à son siècle; et l'on ne peut être bien jugé que par ses pairs.
Page 309 - Paris lorsqu'elles parurent; mais il m'a fallu ouvrir le livre deux ou trois fois au moins par distraction, et toutes les fois je l'ai jeté avec indignation, parce que je suis tombé sur des notes grammaticales qui m'apprenaient qu'un mot ou une phrase de Corneille n'était pas en bon français. Ceci m'a paru aussi absurde que si l'on m'apprenait que Cicéron et Virgile, quoique Italiens, n'écrivirent pas en aussi bon italien que le Boccace ou l'Arioste.
Page 466 - J'espère qu'elle vivra encore quelque temps en languissant, mais je n'espère plus la revoir à mon retour à Paris. M. de Clermont, hier au soir, m'étonna et me surprit d'abord en me soutenant que ces maladies et ces rechutes de madame Geoffrin, avaient été causées par des excès de dévotion, qu'elle avait commis pendant le jubilé1. En rentrant chez moi, j'ai rêvé sur cette étrange métamorphose, et j'ai trouvé que c'était la chose du monde la plus naturelle.
Page 245 - Il croit que c'est le problème le plus difficile à résoudre en politique ; comment un empire peut-il subsister après des désordres pareils ! Cependant, si, à l'arrivée de cette lettre, M. le marquis de Militerai (qui loge chez M. de Courtanvaux) n'est pas encore parti, il se chargera volontiers de m'en apporter un exemplaire, qui me fera plaisir, et je lui en écris ce soir même. Au défaut de 1. Voyage de H. Olof Torée, aumônier de la Compagnie suédoise des Indes orientales, fait à Surate,...
Page 107 - Kamtschatka est trop pauvre; l'un n'a rien à prendre, l'autre n'a rien à donner. Ainsi la vraie raison pour laquelle cet aventurier est le premier qui ait fait ce voyage, c'est parce que voilà la première fois qu'il a été à propos de le faire. Cependant je suis bien aise que le goût des voyages reprenne dans notre siècle : c'est la seule chose qui agrandisse l'homme et relève sa nature et son génie, que la découverte des nouvelles terres. On ne saurait pourtant s'empêcher d'admirer combien...
Page 221 - ... plus heureuse ; et croyez surtout qu'il me conviendrait bien davantage de vous dire ces choses de vive voix;, que de vous les écrire; de voir votre perruque déposée sur le coin de la cheminée et votre tête fumante , et de vous entendre entamer un sujet, le suivre, l'approfondir, et, chemin faisant, jeter des rayons de lumière dans les recoins les plus obscurs de la littérature, de l'antiquité , de la politique , de la philosophie et de la morale.
Page 309 - Tous les siècles et tous les pays ont leur langue vivante, et toutes sont également bonnes. Chacun écrit la sienne : nous ne savons rien de ce qui arrivera à la langue française lorsqu'elle sera morte ; mais il se pourrait bien faire que la postérité s'avisât d'écrire en français sur le style de Montaigne et de Corneille, et pas sur celui de Voltaire. Il n'y aurait rien d'étrange en cela ; on écrit le latin...

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