D D » suivis et frappés du calamiteux tonnerre du Ciel, et quand nous suppliions l'abîme de nous abriter, cet Enfer nous paraissait alors un refuge contre ces blessures; ou quand nous de>> meurions enchaînés sur le lac brûlant, certes, » c'était un pire état!-Que serait-ce si l'haleine qui alluma ces pâles feux se réveillait, leur » soufflait une septuple rage et nous rejetait dans » les flammes; ou si là-haut la Vengeance inter>> mittente réarmait sa Droite rougie pour nous » tourmenter? Que serait-ce si tous ses trésors » s'ouvraient et si ce firmament de l'Enfer versait » ses cataractes de feu; horreurs suspendues me» naçant un jour nos têtes de leur effroyable » chute? Tandis que nous projetons ou conseil»lons une guerre glorieuse, saisis peut-être par >> une tempête brûlante, nous serons lancés et chacun sur un roc transfixés jouets et proies » des tourbillons déchirans, ou plongés à jamais enveloppés de chaînes dans ce bouillant océan. » Là nous y converserons avec nos soupirs éternels, sans repit, sans miséricorde, sans relâche pendant des siècles dont la fin ne peut être espérée : notre condition serait pire. D D » Ma voix vous dissuadera donc pareillement » de la guerre ouverte ou cachée. Car que peut » la force ou la ruse contre DIEU, ou qui peut tromper l'esprit de celui dont l'œil voit tout » d'un seul regard? De la hauteur des cieux il s'aperçoit et se rit de nos délibérations vaines, Not more almighty to resist our might, Shall we then live thus vile, the race of heaven, Subdues us, and omnipotent decree, I laugh, when those, who at the spear are bold This is now Our doom; which if we can sustain and bear, Not mind us not offending, satisfied With what is punish'd: whence these raging fires » non moins tout puissant qu'il est à résister à nos » forces, qu'habile à déjouer nos ruses et nos complots. D Mais vivrons-nous ainsi avilis? La race du » Ciel restera-t-elle ainsi foulée aux pieds, ainsi » bannie, condamnée à supporter ici ces chaînes » et ces tourmens?... Cela vaut mieux que quel» que chose de pire, selon moi, puisque nous » sommes subjugués par l'inévitable sort et le » décret tout puissant, la volonté du Vainqueur. » Pour souffrir, comme pour agir, notre force est » pareille ; la loi qui en a ordonné ainsi n'est pas injuste: ceci dès le commencement aurait été compris, si nous avions été sages en combattant » un si grand ennemi, et quand ce qui pouvait >> arriver était si douteux. » Je ris quand ceux qui sont hardis et aventu» reux à la lance se font petits lorsqu'elle vient à » leur manquer; ils craignent d'endurer ce qu'ils » savent pourtant devoir suivre : l'exil, ou l'igno» minie, ou les chaînes, ou les châtimens, loi de >> leur vainqueur. » Tel est à présent notre sort; lequel si nous pouvons nous y soumettre et le supporter, notre suprême Ennemi pourra avec le temps adoucir beaucoup sa colère; et peut-être si loin de sa présence, ne l'offensant pas, il ne pensera pas » à nous, satisfait de la punition subie. De là ces >> feux cuisans se ralentiront, si son souffle ne >> ranime pas leurs flammes. Notre Substance pure Their noxious vapour; or, inured, not feel; Or changed at length, and to the place conform'd Familiar the fierce heat, and void of pain; This horrour will grow mild, this darkness light : Of future days may bring, what chance, what change For happy though but ill, for ill not worst, Thus Belial, with words clothed in reason's garb "Either to disinthrone the King of heaven The latter for what place can be for us : Within heaven's bound, unless heaven's Lord supreme >> alors surmontera la vapeur insupportable, ou » y étant accoutumée ne la sentira plus, ou bien » encore altérée à la longue, et devenue con» forme aux lieux en tempérament et en nature, >> elle se familiarisera avec la brûlante ardeur qui » sera vide de peine. Cette horreur deviendra » douceur, cette obscurité lumière. Sans parler de l'espérance que le vol sans fin des jours à >> venir peut nous apporter, des chances, des changemens valant la peine d'être attendus: puisque notre lot présent peut passer pour heureux, quoiqu'il soit mauvais, de mauvais il ne deviendra pas pire, si nous ne nous atti» rons pas nous-mêmes plus de malheurs. »> み Ainsi Bélial, par des mots revêtus du manteau de la raison, conseillait un ignoble repos, paisible bassesse, non la paix. Après lui, Mammon parla. « Nous faisons la guerre (si la guerre est le » meilleur parti), ou pour détrôner le roi du Ciel, » ou pour regagner nos droits perdus. Détrôner » le roi du Ciel, nous pouvons espérer cela, quand le Destin d'éternelle durée cédera à » l'inconstant Hasard, et quand le CHAOS jugera le différend. Le premier but, vain à espérer, » prouve que le second est aussi vain; car est-il » pour nous une place dans l'étendue du Ciel, à » moins que nous ne subjuguions le Monarque |