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CHEZ MARTIAL ARDANT FRÈRES, CHEZ MARTIAL ARDANT FRÈRES,

rue des Taules.

quai des Augustins, 25.

NOTICE

SUR

MILTON.

JEAN MILTON naquit à Londres, en 1608, d'une famille riche et noble. Il resta jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans dans les colléges, constamment occupé à l'étude des langues anciennes. Dès sa première jeunesse, il donna des marques de ses heureuses dispositions pour la poésie. A quinze ans, il paraphrasa quelques psaumes, et à dix-sept il composa en anglais et en latin plusieurs pièces de vers remplies de chaleur et d'enthousiasme, étincelantes de traits originaux, mais quelquefois dépourvues de goût et de jugement. Bien que ces premiers essais annonçassent un véritable talent, cependant ils étaient loin de faire pressentir l'auteur du PARADIS PERDU.

A l'âge de vingt-quatre ans, il quitta les colléges et se retira auprès de son père, à la campagne, afin d'y étudier l'histoire ancienne et moderne, les langues vivantes, et particulièrement le français et l'italien, les mathématiques et la philosophie. C'est sans doute pendant cette retraite qu'il donna à son esprit tout son développement, à sa pensée le caractère de vigueur et de fécondité que

l'on remarque dans ses ouvrages. En s'isolant ainsi pour perfectionner son éducation intellectuelle, il a suivi l'exemple de la plupart des hommes qui ont fait époque dans la littérature ou dans les sciences presque tous en effet, après avoir acquis les premières connaissances, ont achevé de les mûrir et d'en extraire le fruit dans la solitude.

A trente ans, Milton interrompit ses études solitaires pour voyager dans les pays illustrés par le génie : il parcourut successivement différentes villes de France et d'Italie, Paris, Florence, Rome, Naples, Venise, Genève. Pendant son séjour à Paris, il eut occasion de voir le célèbre Grotius, alors ambassadeur de Suède à la cour de France. Quelques biographes disent qu'il dut à ce savant la première idée de son poème, idée d'abord vague et flottante, qu'un drame publié en Italie : Adam exilé du Paradis, concourut à fixer et à affermir.

Vers le temps de la seconde expédition de Charles Ier contre les Ecossais, il retourna dans sa patrie. Alors on le chargea de la tutelle de deux fils de sa sœur, auxquels il voulut bien servir de précepteur. Il prit sein aussi de l'éducation de quelques enfants de ses amis, et leur enseigna les langues, l'histoire, la géographie, les mathématiques et la philosophie. La mort tragique de Charles Ier, arrivée en 1648, et qui étonna l'Europe, enchanta Milton. Les factieux, qui avaient osé, Cromwell à leur tête, porter leurs mains régicides sur ce prince infortuné, crurent leur attentat légitime, et choisirent Milton pour le justifier. Il n'hésita pas à se charger de cette tâche difficile. Ce fut pour lui une occasion de se lancer dans l'arène de la polémique politique et religieuse. Du moment où l'amour effréné de l'indépendance se fut emparé de cette tête ardente, il ne cessa, pendant douze ans, de combattre la légitimité de l'Eglise catholique par une multitude de libelles et d'écrits tous empreints du cachet de la violence et du fanatisme.

Les services qu'il rendit à la cause dé l'usurpation et du schisme anglican lui valurent l'emploi de secrétaire d'Olivier Cromwell, de

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