LITTÉRATURE confidérée dans fes rapports avec PAR Madame DE STAËL HOLSTEIN. La mémoire des temps paffés, la comparaifon de l'état Les RUINES, par Volney. 1 8 0 0. E INTRODUCTION. Je me fuis propofé d'examiner quelle eft l'in fluence de la religion, des moeurs et des loix fur la littérature, et quelle eft l'influence de la littérature fur la religion, les moeurs et les loix. Il exifte, dans la langue française, fur l'art d'écrire et fur les principes du goût, des traités qui ne laissent rien à defirer (1); mais il me femble que l'on n'a pas fuffisamment analysé les causes morales et politiques, qui modifient l'efprit de la littérature. Il me femble que l'on n'a pas encore philofophiquement confidéré comment les facultés humaines fe font graduellement développées par les ouvrages illuftres en tout genre, qui ont été composés depuis Homère jusqu'à nos jours. Les livres fameux dans chaque fiècle, prouvent évidemment les progrès fucceffifs de tout ce qui tient à la pensée. J'ai effayé de rendre compte (1) Les ouvrages de Voltaire; ceux de Marmontel et de Laharpe. |