L'ange qui les conduit, dans leur chute entraîné, Laisse échapper d'effroi leurs rénes vagabondes, etc. Allusion au système de Platon, qui faisoit présider un génie aux révolutions de chaque sphère céleste. La nature est un corps qui pour áme a Dieu même. Cette magnifique description de Dieu rappelle les vers du sixième livre de l'Énéide, où Virgile expose la doctrine des stoïciens, qui admettoient une âme universelle. Principio, coelum ac terras, camposque liquentes, Cette foible imitation, que j'ai essayée pour ceux qui n'entendent point la langue de Virgile, leur donnera la facilité de comparer le poète romain et le poète anglais. Dans les veines du monde une âme répandue, De son feu créateur à la fois elle anime Les monstres bondissans sur les flots de l'abîme, On trouve à peu près les mêmes idées dans un hymne qu'on attribue à l'ancien Orphée, et qui est adressé au 104 NOTES DE LA PREMIÈRE ÉPITRE. dieu Pan, symbole de la nature. Voici une traduction assez littérale des premiers vers de cet hymne : 0 Pan ! la terre et l'air, Peau, la flamme féconde, Le hasard, une fin qui se cache à nos yeux, etc. Ce vers renferme un grand sens : c'est une forte objection contre ceux qui nient les causes finales. Les athées se tourmentent en vain ; ils ne peuvent répondre aux preuves tirées de ces causes finales, qu'ils osent nier si ridiculement. Je ne puis songer Que cette horloge existe, et n'ait point d'horloger. Tous leurs sophismes ne réfuteront jamais ce raisonnement simple et naturel, qui appartient au déiste le plus ignorant, comme au déiste le plus instruit. EPISTLE II. I. KNOW then thyself, presume not God to scan; A Being darkly wise, and rudely great : With too much knowledge for the Sceptic side, Whether he thinks too little, or too much : Created half to rise, and half to fall; Great lord of all things, yet a prey to all; ÉPITRE II. CONNOIS-TOI, laisse à Dieu les secrets qu'il veut taire ; L'homme est la seule étude à l'homme nécessaire. Trop instruit pour flotter dans le doute sceptique, Quand il pense trop peu, quand il veut trop penser; Vil jusqu'en ses grandeurs, grand jusqu'en ses misères, Amoureux de soi-même, à soi-même en horreur, Fait pour la vérité, n'embrassant que l'erreur, |