Œuvres de M.A. Jay ...

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Sauvaignat, 1839 - French literature

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Page 376 - ... politiques , les orateurs , les poètes, les artistes; c'est-à-dire, tous ceux qui influaient sur les assemblées du peuple , et qui exerçaient le pouvoir religieux et civil de la république. Socrate les interrogeait à sa manière , et leur prouvait jusqu'à l'évidence qu'ils étaient des ignorans. Cette découverte les mettait en fureur , surtout les politiques et les prêtres, qui avaient de grandes prétentions à la science. Cette remarque me paraît d'autant mieux fondée que Socrate...
Page 310 - Ne faut-il pas que je me venge et rende le mal qu'on m'a fait ? Tu oublies qu'on ne t'a point fait de mal, puisque le bien et le mal ne sont que dans ta volonté. D'ailleurs, si un homme s'est blessé luimême en te faisant une injustice, pourquoi veux-tu te blesser toi-même en la lui rendant ? X.
Page 372 - Mélitus, fils de Mélitus, du bourg de Pithos, accuse, par serment, Socrate, fils de Sophronisque, du bourg d'Alopèce. Socrate est coupable en ce qu'il ne reconnaît pas les dieux de la république , et met à leur place des extravagances démoniaques; il est coupable en ce qu'il corrompt les jeunesgens.
Page 392 - Ni devant les tribunaux, ni dans les combats, il n'est permis ni à moi , ni à aucun autre, d'employer toutes sortes de moyens pour éviter la mort. Tout le monde sait qu'à la guerre il serait...
Page 311 - Il est impossible que ces deux choses soient séparées. Ne te regarde donc point comme malheureux. Qui fut le plus malheureux, à ton avis, de Socrate ou de ceux qui le condamnèrent ? Le danger n'est donc point pour toi, il est tout entier pour tes juges...
Page 377 - Ce qui me perdra, si je succombe, ce ne sera ni Mélitus, ni Anytus, mais l'envie et la calomnie, qui ont déjà fait périr tant de gens de bien, et qui en feront périr tant d'autres, car il ne faut pas espérer que ce fléau s'arrête à moi.
Page 393 - Athéniens , que d'éviter la mort; mais il l'est beaucoup d'éviter le crime ; il court plus vite que la mort. C'est pourquoi, vieux et pesant comme je suis, je me suis laissé atteindre par le plus lent des deux , tandis que le plus agile , le crime, s'est attaché à mes accusateurs, qui ont de la vigueur et de la légèreté. Je m'en vais donc subir la mort à laquelle vous m'avez condamné, et eux l'iniquité et l'infamie à laquelle la vérité les condamne.
Page 42 - Après les complimens d'usage, j'entrai dans un salon très-propre, orné de glaces, d'un tapis de pied, et de meubles d'acajou. Une femme âgée, assise près d'une fenêtre, s'occupait d'un travail de couture; à côté d'elle un enfant sommeillait dans un joli berceau. Tout dans cette maison respirait l'aisance , la paix et le contentement. Je ne pus m'empêcher de faire cette observation à la jeune femme, qui semblait, en me regardant, chercher les traces d'un souvenir presque entièrement effacé....
Page 393 - subir la mort à laquelle vous m'avez con» damné, et eux l'iniquité et l'infamie à » laquelle la vérité les condamne. Pour » moi , je m'en tiens à ma peine et eux à la » leur. En effet , peut-être est-ce ainsi que » les choses devaient se passer; et, selon » moi , tout est pour le mieux.
Page 403 - Sainte -Pélagie des personnes qui seraient bien placées dans les salons les plus polis de la Chausséed'Antin. Nous jouissons ainsi d'une conversation aimable et souvent remplie d'intérêt. Il est une autre compensation dont je n'ose parler parce qu'elle est toute matérielle et n'a rien de romantique. J'étais renommé pour ma tempérance; eh bien! depuis ma reclusion, je me surprends à aimer les bons morceaux , et à gronder contre Lenfant * lorsque ses mets ne sont pas exquis.

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