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tout eft fait pour lui, tandis qu'il eft certain que lui-même eft fait pour le tout. C'est en vain que l'homme effayera de fe faire un bonheur particulier, il ne peut & ne doit être heureux; qu'autant qu'il contribuera au bonheur de fes femblables. Or c'est par la vertu feule, que les hommes peuvent être dans cette heureufe difpofition, il eft donc de la derniere importance pour eux de devenir vertueux. C'est par cette raison, que POPE ne fe contente pas d'inspirer à fes lecteurs la bonté & l'équité, qui font l'effence de l'honnête homme, il les conduit encore par dégrés jusqu'à la connoiffance des vérités fublimes, qui conduifent aux vertus furnaturelles. Ces vérités fublim's font celles, que tout homme, qui veut jouir dans cette vie d'autant de bonheur, que fon etat le comporte, & s'affurer pour fuite un bonheur éternel, doit nécessairement connoître la Religion chrétienne; ce flambeau divin enfeigne aux hommes des principes plus élevés que ceux de la raifon, c'eft elle, qui en écartant les limites de nos connoiffances dans la Morale, nous apprend le chemin le plus court pour arriver dans cette vie & dans l'autre à un bonheur assuré.

la

APRÈS ce que nous venons de dire du plan de L'ESSAI SUR L'HOMME D'ALEXANDRE POPE, il paroit fuperflu de répéter les louanges, qu'il a reçues de toutes les nations de l'Europe, qui l'ont traduit dans leurs langues. C'est le recueil des meilleures traductions, qui ont été faites, que nous don nons ici, précédées de l'Original Anglois, en faveur de ceux, qui entendent cette langue, afin qu'ils puiffent comparer les expreffions du Poëte avec celles des divers traducteurs; par ce moyen on fe rendra familieres les langues, qu'on voudra, & cela en acquérant les connoiffances les plus nécessaires pour former le cœur & orner l'esprit.

AN

ESSAY on MAN

BY

ALEXANDER POPE, Efq.

IN FOUR EPISTLES

то

H. ST. JOHN, Lord BOLINGBROKE.

3

ARGUMENT

OF

EPISTLE

I.

Of the Nature and State of Man with respect to the Universe.

OF MAN IN THE ABSTRACT.

1. That we can judge only with regard to our own fyftem, being ignorant of the relations of fyftems and things, V. 17. &c.

II. That Man is not to be deemed imperfect, but a Being fuited to his place and rank in the creation, agreeable to the general Order of things, and conformable to Ends and Relations to him unknown, V. 35. &c.

III. That it is partly upon his ignorance of future events, and partly upon the hope of a future ftate, that all his happiness in the prefent depends, W. 77. &c.

IV. The pride of aiming at more knowledge, and pretending to more Perfection, the cause of Man's error and mifery. The impiety of putting himself in the place of God, and judging of the fitness or unfitness, perfection or imperfection, juftice or injuftice, of his difpenfations, V. 113. &c.

V. The abfurdity of conceiting himself the final cause of the creation, or expecting that perfection in the moral world, which is not in the natural, Y. 131, &c.

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