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des plaies dont l'odeur étoit exceffivement mauvaise; font devenues entièrement inodores dans un espace de temps à-peu-près auffi court.

Après avoir indiqué d'autres avantages qui réfultent de fa méthode de traitement, l'auteur fait, fur le mode d'action de l'eau végéto-minérale, (eau de Goulard) une remarque, fur laquelle nous allons encore l'entendre.

« Il est prouvé, dit-il, que la quantité abfolue du fang qui circule dans une partie attaquée d'inflammation eft plus confidérable, qu'elle ne le feroit fi cette partie étoit dans fon état naturel : le diamétre des vaiffeaux eft, de même, agrandi dans l'inflammation, & il paroît que la matiere fournie par les plaies & les ulceres n'eft autre chofe que certaines parties du fang lui-même, altérées dans leurs propriétés par l'action des vaiffeaux. Sous ce point de vue, ne pourroit-on pas expliquer les bons effets de l'eau végéto-minérale d'une maniere plus fatisfaifante qu'on ne le fait en lui attribuant des vertus fpécifiques qui n'ont jamais été & ne feront probablement jamais démontrées ? J'invite les gens de l'art à réfléchir fur la théorie fui

vante. »

» On fait maintenant que la température d'une partie du corps humain, s'éleve en proportion de la quantité de fang artériel qui y circule dans un temps donné ; On fait auffi que la chaleur animale eft occasionnée par l'action du fang qui, décompofant dans les poumons l'air atmosphérique, en dégage le calorique combiné, fe l'approprie, & le porte avec lui, d'abord dans les veines pulmonaires, d'où il paffe dans le ventricule gauche du cœur & delà dans l'aorte, d'où il fe distribue dans tout le fyftême artériel, jufques dans fes dernieres ramifications. Enfin, on accorde ce qui vient d'être obfervé, c'eft que dans le cas d'inflammation,

les vaiffeaux font diftendus & reçoivent plus de fang que dans l'état ordinaire. On pourroit conclure de cet ensemble de faits, que la chaleur abfolue d'une partie attaquée d'inflammation eft plus confidérable qu'elle ne l'eft dans l'état fain (1). N'eft-il donc pas probable que les bons effets de l'eau végéto-minérale font dus, ou au refroidiffement physique opéré par le contact de ce liquide; ou à l'effet de contraction que produit fur les vaiffeaux eux-mêmes la sensation de fraîcheur qui accompagne toujours l'application; contraction qui, diminuant l'afflux du fang, diminue proportionnellement celui du calorique, (qu'on peut considérer comme un stimulant), & contribue auffi à rendre moindre' l'écoulement qu'occafionne la décompofition du fang à la furface de l'ulcere (2)? On pourroit auffi admettre que ces deux caufes agiffent fimultanément. Ce remede réuffit merveilleufement dans certains ulceres dont la matiere eft acre; & c'eft peut-être fimplement parce qu'il la délaye & diminue proportionnellement fon action fur les chairs.,

L'auteur admet cependant l'utilité des topiques dans certains cas; mais il la reftreint à un nombre beaucoup moindre qu'on ne le suppose communément.

Il expofe enfuite en détail fa méthode de traitement; elle ne paroît fujette à aucune difficulté d'exécution.

(1) Cette fuppofition ne s'accorde pas avec les expériences faites par Hunter. (R)

(2) Si cette Théorie étoit entièrement fondée, la fimple applica、 tion de l'eau fraiche renouvelée fréquemment feroit auffi efficace que l'eft celle de l'eau végéto-minérale. Il nous femble qu'on ne peut refufer à l'oxide de plomb, fufpendu dans l'eau de Goulard, une qualité spécifique, foit fimplement aftringente, fur les vaiffeaux fanguins & excrétoires, foit véritablement chimique & agiffant à Faifon de l'oxigene que contient cet oxide. (R)

Il termine fon ouvrage par l'hiftorique des progrès & de la cure d'un nombre d'ulceres invétérés, qu'il a traités par cette nouvelle méthode. Il y ajoute des conjectures ingénieufes fur les procédés par lefquels la Nature amene, dans fa marche ordinaire, d'abord

Ja granulation, puis la guérifon finale.

La fimplicité de cette méthode curative, & la candeur avec laquelle l'auteur en développe tous les détails, font des titres à l'attention de tous les praticiens. Il eft poffible que ce traitement ne convînt pas indiftinctement à tous les ulceres; mais ne fût-il appliquable qu'à un certain nombre, fa découverte n'en feroit pas moins un préfent fait à l'humanité fouffrante.

AN ACCOUNT OF THE COMMENCEMENT, &c. Détails fur l'ouverture & la fuite des travaux qui ont eu lieu pour creufer des puits à Sheerness, Harwich & Landguard-fort, pour procurer de l'eau douce aux chantiers & aux garnifons de ces divers lieux, &c. Prix 1 sh.. Stockdale 1797.

LE premier effai qu'on fit pour creufer un puits furla place de la parade à Sheerness n'eut pas de fuccès, à caufe des doubles cadres qu'on y employa. Mais le fecond, qu'on ouvrit bientôt après, dans le fort Townfend, réuffit très-bien, & fut terminé au bout de treize mois, à dater du jour où on commença à creuTer. On trouva un tronc d'arbre, à la profondeur de 300 pieds fous le niveau du fol; à 328 pieds on attei gnit un mêlange de glaife & de fable avec un peu d'eau; & à 350, comme on étoit occupé à fonder

avec la tariere, le fond entier du puits se fouleva, & ce ne fut qu'avec beaucoup de peine que les ou vriers échapperent au torrent d'eau mêlée de fable qui s'éleva jufqu'à 40 pieds au-deffus du fond. En fix heures l'eau monta à 189 pieds, & au bout de peu de jours elle arriva jufqu'à 8 pieds de l'ouverture fupérieure. Un Chimifte, chargé d'analyfer cette eau, l'a trouvée très-pure, & on a lieu de préfumer qu'elle ne tarira jamais quelqu'emploi qu'on en faffe; car quoi qu'on n'ait pas ceffé d'en puiser dès l'époque où la fource a paru, elle n'a pas baissé au-delà de 200 pieds. Cette eau eft remarquablement chaude pour de l'eau de puits, & l'on ignore d'où lui vient cette température particuliere; mais comme l'eau eft d'ailleurs d'excellente qualité, la circonfiance eft heureuse pour la garnison, qui ne fera pas expofée aux accidens qu'occafionnent souvent parmi les troupes, l'eau froide bue imprudemment. On en a eu de fréquens exemples au château de Douvres.

NOTICES de découvertes ou inventions récentes.

MR. MAUNSEL, de Clifton, dans le Comté de Sommerfet a inventé un moulin à vent horisontal, conftruit fur un principe entièrement nouveau , pour moudre le blé & pour nombre d'autres ufages. D'après la description de cette machine, elle paroît avoir quelques avantages fur les moulins à vent ordinaire : la force motrice y et plus efficacement appliquée; on fait plus aifément les changemens néceffaires, & ce moulin est susceptible d'agir dans des cas où les autres font dans un repos forcé.

Mr. Robert Blair, Chirurgien dans la marine, a înventé un moyen de perfectionnement pour les fu

nettes d'approche & tous les inftrumens dioptriquesa On fait que les lunettes dont le verre objectif eft fimple; ne font jamais bien diftinctes, ou groffiffent peu, à raifon de la différente réfrangibilité des rayons de lumiere, qui ne leur permet pas de converger en un foyer unique au-delà de l'objectif. Après avoir fait un très-grand nombre d'expériences, Mr. Blair a dếcouvert un milieu transparent, dont la faculté difperfive compenfe plus exactement celle du crown-glass, que ne le fait celle du flint-glafs, qu'on emploie communément pour produire cette compenfation dans les lunettes achromatiques (1).

Mr. Mark Noble, de Lambeth, dans le Comté de Surry, a inventé une pompe pour élever l'eau. I paroît qu'elle offre une facilité finguliere dans le travail; & cette invention, d'ailleurs très-fimple, eft d'une grande importance, parce que l'eau est un objet de premiere néceffité.

MM. Conrad Shiviers & Ifaac Blydeftein, ont inventé une forte de mouvement perpétuel. Cette machine eft fujette à l'objection ordinaire tirée des effets du frottement & de l'ufure; mais elle fe meut fpontanément pendant un temps illimité. Elle eft composée de deux roues l'une dans l'autre, & qui tournent fur un axe commun, entre deux montans; des boules de métal, entraînées par cette rotation, la perpétuent par leur chûte fucceffive.

Mr. James Sadler, d'Oxford, a imaginé un appareil pour diminuer la consommation du combustible & de la vapeur dans les pompes à feu, & pour gagner une force confidérable, en épargnant du temps..

Mr. Jofeph Kirk-Patrick, de l'Isle de Wight, a

(1) Nous occuperons nos Lecteurs de ce beau travail dans le No méro prochain.

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