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dav'ner l'intention du reptile; on voit la femelle abandonner le nid, foit qu'elle couve ou que fes petits foient déja éclos; & elle fait fon poffible pour empêcher l'animal d'en approcher. C'eft l'effet de fon attachement d'instinct, pour fes œufs ou pour fes petits; elle pouffe des cris de détreffe; elle paroît agitée d'un tremblement univerfel; elle s'expofe au danger le plus imminent, car elle s'approche quelquefois fi près de la gueule de la couleuvre, que celle-ci la happe & en fait fa proie; mais cela n'arrive que rarement. Elle réuffit fouvent à förcer le ferpent à quitter l'ar bre; & alors elle retourne à fon nid. »

» C'est encore un fait bien connu, que l'habitude qu'ont les femelles, dans plufieurs espèces d'oiseaux, de forcer, en quelque forte, leurs petits à quitter le nid; cela arrive à l'époque où ils font devenus affez. robuftes pour ne plus exiger qu'elle fe confacre à eux toute entiere; mais elle leur eft encore fort attachée. Ils volent alors gauchement & font aifément fatigués. Ils tombent quelquefois jufqu'à terre, & là ils font exposés aux attaques du ferpent, qui cherche à les dévorer. Alors la mere se perche für une branche voifine, & de là s'élance fur le reptile pour occuper fon attention & lui faire abandonner fon projet ; mais la crainte, & l'inftinct qui lui fait defirer fa propre confervation, la font reculer; elle retourne, elle revient; fouvent elle pouffe la hardieffe jufqu'à frapper; la couleuvre de fon aîle, de fon bec, ou de fes griffes.. Si le petit fuccombe, la mere court moins de rifques; parce que tandis que l'animal eft occupé à l'avaler, il n'a ni l'envie ni le moyen de continuer les attaques; mais l'appétit de cette claffe de reptiles est très-vorace, & leur eftomac eft d'une capacité proportionnée à cet appétit, tellement que lorfque les petits font dévo rés, le danger recommence pour la mere, qui finit

fouvent par être elle-même victime des vains efforts qu'elle a fait pour fauver fa famille. »

L'auteur a fait preuve dans cet intéressant Mémoire, de beaucoup de jufteffe dans le raifonnement, & de fagacité dans l'obfervation. Il paroît d'ailleurs rechercher la vérité de bonne foi & avec perfévérance.

&c

DESCRIPTIVE ACCOUNT OF A NEW METHOD, Description d'une méthode nouvelle pour le traitement des vieux ulceres aux jambes par Th. BAYNTON, Chirurgien de Bristol 8°. Prix 2 sh. 6 d. Robinsons 1797.

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Il n'y a peut-être point de maladies chirurgicales plus opiniâtres & qui foient d'un traitement plus pénible que ne le font les vieux ulceres. Sous ce point de vue & comme, maladie d'ailleurs affez fréquente ils méritent toute l'attention du praticien. Les motifs de l'auteur en publiant les résultats de fon utile travail le préfentent fous un jour très-favorable. Voici comment il s'exprime.

"Si un homme riche, ou du moins, en état de payer les avis & les fecours néceffaires, éprouve un accident du genre de ceux dont nous allons nous ocper, le repos & des foins convenables ne tardent point à procurer fa guérison. Mais qu'un malheureux jour◄ nalier fe trouve dans le même cas, & il y eft plus expofé qu'un autre, il ne peut prendre le repos qui Jui ferait néceffaire, car le danger de mourir de faim eft encore plus preffant pour lui que la crainte d'un lgere, dut- il devenir continuel. Ainfi un accident

qui n'auroit pas eu de fuite pour un autre s'aggrave tous les jours pour lui, & devient enfin un mal fi férieux qu'on l'a confidéré comme incurable.»

Les moyens que je propose feront reconnus comme fuffifans dans les cas les plus défefpérés, pour procurer la guérison, sans douleur, & fans obliger le malade à refter au logis, ou dans l'inaction. Ainfi le pauvre journalier pourra continuer à entretenir fa famille par fon travail & faire néanmoins tout ce qui eft nécessaire pour fe guérir. Ces motifs feuls m'ont engagé à publier ce que l'expérience de tous ceux qui adopteront la méthode que je propose, leur tera reconnoître comme un perfectionnement important dans l'art du Chirurgien, Et fi l'on confidere que nos connoiffances dans l'étude de la Nature s'accroiffent tous les jours, on ne trouvera pas que je préfume trop, en suppofant, qu'avec une dofe ordinaire de fagacité, les au teurs qui travaillent les derniers fur un fujet qui tient de très-près à cette étude, peuvent faire des décou vertes qui ont échappé à d'autres, écrivant fur le même fujet, avec moins de données.

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"

La découverte qu'a faite cet artifte estimable, dans le traitement des vieux ulceres, eft extrêmement fimple, & montre combien des circonftances, très-peu effentielles en apparence, peuvent influer fur la guérifon de ces maux. Voici comment il fut mis fur la voie du traitement qu'il recommande.

"Vers le commencement de l'année 1792, après avoir fréquemment échoué dans mes efforts, pour obtenir la cure radicale de quelques malades pour lefquels j'avois tout effayé, pofition horisontale, exercice, repercuffifs, bandages; en mot, l'action réunie des remedes internes & externes, & toutes les reffources ordinaires de l'art ; je me déterminai à tenter doréna➡ vant le rapprochement des bords des ulceres, par le

moyen d'emplâtres agglutinatifs. J'avois eu de fré quentes occafions d'obferver que la probabilité qu'il y a qu'un ulcere ne se r'ouvrira pas, dépend beaucoup de l'étendue de la cicatrice qui fubfifte, après que la guérifon eft confidérée comme parfaite; & fachant bien d'ailleurs que la couverture naturelle & la véritable défense de la partie, encore foible, eft la peau, proprement dite, & non cette frêle & mince enveloppe qui fe reproduit par l'effet des méthodes curatives ordinaires; je me propofois de diminuer la probabilité de ces retours fi fréquens d'un ulcere dans le lieu même qu'il a précédemment attaqué, en diminuant l'étendue de la cicatrice, par le rapprochement forcé des bords de la plaie. J'efpérois auffi abréger la cure par ce procédé, fi mes malades pouvoient le fupporter. »

» Je ne prévoyois gueres, qu'une méthode auffi fimple que l'étoit l'application d'une bandelette d'em→ plâtre adhésifs, faite d'une certaine maniere, le trouveroit être le traitement le plus facile, le plus efficace, & le moins douloureux pour des plaies dont l'irritabilité eft telle, qu'elle a paffé en proverbe : bien moins encore pouvois-je m'attendre que ce procédé me conduiroit à la découverte d'un moyen de guérir facilement ces maux qui avoient fi long-temps exercé ma patience & défié mon induftrie. Tous les Chirurgiens connoiffent l'utilité de cette pratique dans les plaies récentes; mais perfonne, que je fache ne l'avoit effayée fur d'anciens maux de ce genre, & on ne s'é tonnera pas que je la confidéraffe comme un procédé dont le fuccès étoit très-doûteux. Les occafions de l'effayer ne tarderent pas à fe, préfenter, & quoique les premiers cas fuffent peu favorables, j'observai avec fatisfaction, que l'application étoit peu douloчreufe, qu'elle le prêtoit à toutes les formes de plaies,

& s'y attachoit bien; que mes malades en éprouvoient un foulagement immédiat, & que dans tous les cas elle accéléroit notablement la cure. J'eus auffi le plaifir de voir que j'avois obtenu le but principal que j'avois en vue, celui de diminuer beaucoup l'étendue des cicatrices qui auroient fuccèdé au traitement ordinaire. »

Cependant, notre auteur n'obtint pas d'abord un fuccès auffi complet qu'il l'eut enfuite; car, dans certains cas, des portions de la peau, voifines de l'emplâtre, s'enlevoient avec lui. Non-feulement il remédia à cet inconvénient en faisant tenir les emplâtres & les bandages humectés d'eau fraîche, pendant quelque temps avant qu'on levât les appareils, mais il obtint de cette pratique des avantages particuliers; entr'autres une grande diminution dans les douleurs & l'inquiétude des malades, & dans tous les fymptômes d'inflammation qui accompagnent les maux de ce genre..

Une autre circonftance, qui furprit également notre auteur, accompagne ce traitement; c'eft que la guérifon s'opere avec autant de facilité & de promptitude, foit que le malade fasse usage du membre ulcéré, soit qu'il le laiffe en repos. Ce fait contredit l'expérience générale, & l'auteur effaye de l'expliquer par un raifonnement qui nous a paru jufte. Il fuppofe que la compreffion uniforme qu'éprouvent, de la part de l'emplâtre & des bandages, les vaiffeaux exhalans qui font ouverts, peut prévenir auffi efficacement l'effufion immodérée de férofité & de lymphe coagulable, que le feroit le repos abfolu, dans une fituation horisontale. Il eft de fait que dans des ulceres invétérés, & du plus mauvais caractere, deux ou trois jours de compreffion avec rapprochement, ont fuffi pour produire le meilleur effet tant fur la quantité que fur la qualité du pus; & que, dans prefque tous les cas,

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