fans communication avec l'atmosphere, continueroit à éprouver l'influence du procédé refroidiffant, par l'application lente & fucceffive de toutes fes parties à la furface du fable. » L'auteur termine fon Mémoire en obfervant que les expériences de cette efpece font plus particulièrement du reffort des Phyficiens qui habitent des climats où l'hiver eft long & rigoureux, & où le ciel eft prefque toujours ferein dans cette faifon. Il leur recommande particulièrement ce fujet comme digne de toute leur attention. Il nous femble que, même dans nos latitudes moyennes, les circonftances fournif fent fouvent, furtout aux amateurs qui habitent la campagne, les occafions de pouffer plus loin ces recherches, & de dévoiler le myftere caché fous les fingulieres apparences dont nous avons donné le détail. On feroit peut-être quelques pas vers cette découverte, en rapprochant de ces obfervations fur la blanche gelée, celles faites fur la rofée par MM. Du Fay & Le Roi, à diverfes époques de ce fiecle, & confignées dans les Mémoires de l'Académie des fciences de Paris, pour les années 1736 & 1751. 1 EXPERIMENTS ON THE EXPANSIVE FORCE, &c. Expérience fur la force expanfive de l'eau qui fe gele, faites par le Major d'artillerie ED WARD WILLIAMS à Quebec dans le Canada. (Tiré des tranfactions de la Société Royale d'Edimbourg). UN froid rigoureux n'eft pour le vulgaire qu'un fléau dont il cherche à fe garantir de fon mieux. Le phyficien s'en prévaut, au contraire, comme d'une circonftance rare qui lui offre l'occafion de fuivre la nature jufqu'aux confins de fes domaines, & là de lui furprendre peut-être quelque nouveau fecret. Les beaux hivers du Canada ramenent prefque toutes les années ces rudes températures que defiroit tout-à-l'heure Mr. Wilson, & dont un de fes compatriotes a fu profiter à Quebec pour des recherches curieufes. Un major d'artillerie a dû prendre plaifir à lancer des projectiles, en employant la force la plus directement oppofée à celle qui fait fulminer la poudre à canon; c'est-à-dire, la force par laquelle l'eau qui fe gele, tend infenfiblement à augmenter de volume. Le premier but du major Williams étoit fimplement de mesurer cette force. Il employa pour cela des bombes ordinaires, coulées en fer fondu; il rempliffoit d'eau leur cavité ; & après avoir fermé d'un tampon le trou de la fufée il les expofoit au froid, pour voir fi la dilatation de l'eau qui fe congeleroit dans l'intérieur, feroit fuffifante pour faire éclater le métal. Les dimensions des bombes de 13 pouces qu'il employa étoient comme fuit: Diametre extérieur de la bombe. pouces Anglais. Epaiffeur du métal au trou de la fufée Epaiffeur au fond, ou dans la partie oppofée. Diametre de la fufée. 12,8 9, I 1,5 2,2 1,7 Les dimenfions font femblables dans les autres bombes. Le trou de la fufée eft conique, tellement que fes côtés oppofés prolongés, fe rencontrent à l'extrêmité du diametre qui paffe par le milieu de l'ouverture. Il trouva qu'on pouvoit à peine forcer un tampon de fer dans le trou de la fufée, fuffifamment pour qu'il réfiftât à la force d'expanfion de la glace, qui le chaffoit en dehors comme un projectile; & il fortoit en même temps par l'ouverture, un cylindre de glace d'une longueur confidérable. Mais quand le tampon étoit retenu en place par des refforts qui faifoient faillie contre le bord intérieur de l'ouverture, enforte que la force expanfive de la glace ne pût pas le chaffer, la bombe crevoit alors, & l'on voyoit fortir tour au tour un plateau circulaire de glace. L'extrait fuivant d'une lettre adreffée par le major Williams au Dr. Charles Hutton Profeffeur de Math. dans l'Académie militaire de Woolwich, donne les détails de ces expériences: nous allons les tranfcrire mot à mot. ΙΟ Les bombes étoient de fer & de divers diametres, depuis 13 pouces jufqu'au coehorn de 4 pouces de diametre: on les remplif foit, à-peu-près, d'eau & l'on chaffoit à coups de marteau un tampon de fer dans le trou de la fufée. 1784 Heures. Barom. Ther. Vent Inclin.de Poids du F. Distance. Déc.21 12 S. 29,66 -10 O. 90deg.35 Onc Inconnue. 22 10 M. 29,69 E. 90 37,25 22 pieds. 0. 45 140,50 325 pieds. Remarques fur les expériences qui précedent. Déc. 21. La bombe étoit, fituée de maniere que l'axe du trou de la fufée étoit à-peu-près perpendiculaire à l'horizon. En examinant l'effet le lendemain à 9 heures du matin, j'obfervai que le tampon avoit difparu, & qu'un cylindre de de glace qui s'élevoient verticalement jusques à la hauteur de 4 pouces & demi, étoit forti de l'orifice de la fufée. Je recherchai avec foin le tampon, mais je ne pus point le trouver, attendu qu'il y avoit environ 3 pieds & demi de neige fur le terrain. 22-Je furveillai cette bombe pendant une heure, & obligé enfuite de m'abfenter je trouvai à mon retour le tampon chaffé & le cylindre de glace faillant de 2 pouces & un quart. 23-Je fis faire un tampon entaillé dans les côtés, de maniere qu'il ne pût pas fortir auffi aifément j'obfervai cette bombe pendant plus. de 3 heures, en rentrant par intervalles pour me réchauffer. Il étoit environ minuit & demi lorfque je rentrai pour la derniere fois, & j'entendis alors, au bout de quelques minutes, une espece de fifflement; je fortis à l'inftant le tampon avoit difparu & un cylindre de glace plus long que les précédens (car il avoit 6 pouces & demi) avoit déjà pris fa place. 24 J'employai un tampon femblable au précédent & je l'obfervai avec plus de fuccès: car quoique je fuffe abfent par intervalles, je vis vers les 4 heures & demi après midi ( le therm. à-6) le tampon chaffé tout-à-coup par la colonne de glace, avec le même fifflement qu'on avoit déjà entendu. Je le fuivis des yeux & je le trouvai à la distance de 62 pieds de la bombe. Le cylindre de glace avoit 4 pouces de long & Sciences & Arts. Vol. 7. N°. 1. Janvier 1798. B |